Nécessité d'héberger des militaires
L’affirmation de la souveraineté allemande implique la mise en place de l’administration régulière en Alsace-Lorraine. En 1873, dans le cadre d’un ample dispositif stratégique, le renforcement militaire est tel que les casernes de Metz ne suffisent pas à loger tous les militaires. Par conséquent, de nombreux soldats allemands sont logés chez les habitants qui reçoivent en compensation une indemnisation. À la fin du XIXe siècle, de nombreuses plaintes sont déposées, la place manque cruellement, les habitants saturent.
Une position stratégique
La quartier Lizé est à la croisée d’axes majeurs :
L’aqueduc
Un aqueduc du IIe siècle qui alimentait la ville de Metz, traverse la ville de Montigny. L’aqueduc longe la rue Franiatte en passant par le quartier Lizé.
La route de grande communication d’Augny
Traversée à l’époque gallo-romaine par l’axe Nord-Sud/Cologne-Metz-Lyon au rôle stratégique et économique majeur, le site voit s’installer des villas qui deviendront par la suite des fermes.
Par décret du 5 août 1809, l’empereur Napoléon 1er décida de réunir Saint-Privat à Montigny et par la démolition de l’église de Saint-Privat, la commune de Montigny devint la référence administrative.
La Sankt privat strasse
Après 1870, un axe stratégique se développe de la Citadelle de Metz vers la frontière, en direction du sud. Il traverse Montigny par l’actuelle rue Franiatte. En 1890, de part et d’autre de cette rue, vont s’implanter des casernements d’artillerie et d’infanterie, un hôpital militaire et des terrains de manœuvre.
Construction de la caserne
L’arrivée en masse des troupes allemandes et l’insuffisance des casernements imposent la construction de nouvelles casernes. En 1887, la caserne est construite sur la route de grande communication d’Augny. En 1914, l’effectif de la garnison de Metz atteignait 25 000 hommes dont 11500 dans sa banlieue.
La caserne est alimentée en électricité et en eau depuis le réseau de distribution de Montigny-Sablon. Elle dispose d’un tout à l’égout et les installations sanitaires sont de bonne qualité. L’extérieur bénéficie d’un éclairage.
Artillerie Kaserne I & II ?
La caserne longue de 290 mètres et large de 164 mètres comprend :
- Deux hangars à canons ;
- Deux maisons familiales ;
- Deux infirmeries ;
- Un messe des officiers ;
- Un manège ;
- Plusieurs bâtiments de casernement, et logements pour sous-officiers ;
- Les cuisines, les salles de restauration ;
- Les installations de bains ;
- Plusieurs écuries séparées par des terrains d’exercice ;
- Des hangars à canons, à véhicules, etc.
- Une maréchalerie avec forge ;
- Une infirmerie vétérinaire ;
- Un casino des officiers avec véranda et jardins ;
- Un parc à fourrage, séparé du quartier Lizé, destiné à stocker le ravitaillement des nombreux chevaux.
La caserne est occupée jusqu’en 1918 par le 2e Régiment lorrain d’artillerie de campagne, divisé en « artillerie montée » et en artillerie « à cheval ».
Un nouveau nom pour la caserne
En 1919, le quartier de la caserne sur la rue Franiatte actuelle, avec une surface de 9 ha, est baptisé du nom du général de brigade Lizé, commandeur de la légion d’honneur.
507e régiment de chars blindés
La caserne Lizé de Montigny-Lès-Metz est occupée de 1919 à 1939 par l’un des 10 régiments de chars de combat de l’armée française, le 507e RCC. Il est équipé de chars Renault R35 de 12 tonnes et des célèbres Renault D2 de 20 tonnes.
Un illustre commandant pour le 507e R.C.C.
Le 507e régiment de chars blindés sera commandé par le lieutenant-colonel Charles de Gaulle sous les ordres du général Delestraint. Il sera promu colonel le 25 décembre 1937. Son propre char portait le nom d’Austerlitz et il donna comme devise à son régiment « Toujours le plus ». En septembre 1939, il quitte le régiment pour prendre le commandement par intérim de la 5e Armée.
En guerre de 1940 à 1944
La caserne Lizé est transformée par les Allemands en camp de prisonniers de guerre où sont emprisonnés plus de 5 000 soldats belges et français jusqu’en juillet 1940. Puis la 1. SS-Panzer-Division Leibstandarte SS Adolf Hitler, garde personnelle du Führer, s’y installe.
À partir de 1941, diverses unités de la Wehrmacht l’occupent dont en 1944 une unité de Waffen S.S. ainsi qu’un détachement de la Gestapo.
Durant l’été 1944, il ne reste plus que des états-majors sans troupe à diriger. La ville, point de passage obligé vers le Reich, devient alors une zone de transit des soldats allemands.
En novembre 1944, l’armée américaine libère Metz et l’armée française reprend ses quartiers dans la caserne.
On trouve dans la caserne un rare témoignage de la campagne de propagande nazie „Pst ! Feind hört mit“ (« Chut ! L’ennemi écoute ») au niveau d’un mur en pan de bois et briques situé le long de la rue du général Franiatte à proximité de l’arrêt de bus Saint-André.
1984 : le 4e Régiment de Hussards
Le Groupement des Moyens Régionaux n°6, créé le 1er octobre 1969, est devenu G.M.R. 6 – 4e Hussards le 1er juillet 1984 puis, 4e Régiment de Hussards le 1er septembre 1991.
A partir du 1er juillet 2000, le 4e Groupe d’Escadrons de Hussards a pour vocation principale le soutien de l’état-major de la région terre Nord-Est :
- Dans tous les domaines de la vie courante (administratif, financier, alimentation, technique…) ;
- Dans l’instruction et la formation du personnel : formations militaires générales, initiales et élémentaires, des militaires du rang isolés de la région, ainsi que les formations des spécialités dans les domaines administratifs et de la radio télégraphie ;
- Dans le transport régional du personnel ou du fret avec son peloton de transport ;
- Dans la surveillance, la gestion et l’entretien d’entreprises dans Metz et de terrains ou de fortifications dans tout le département de la Moselle.
Le régiment a été transféré en 2012.
Début d'une nouvelle histoire
Avec la nouvelle carte militaire de 2008, certains bâtiments ont été désaffectés. Une reconversion s’avérait nécessaire.
Pour Lizé une seconde vie s’apprête à voir le jour : un véritable écoquartier qui offre de nouvelles perspectives en matière de logements, d’équipements publics et de services.